Photo noir et blanc sur fond fleuri d'une bière Duvel et d'un écureuil en jouet tenant la capsule de la bière avec un verre de bière à ses cotés bière
Wall-e attendant le bus
Photo d'une vache jouet avec un bonnet en laine bleu sur la tête à côté d'un petit velo et d'un sac à dos rose devant un fond fleuri rose et bleu

Le monde enchanté de Lolipom

Armée de son appareil photo, Charlotte (re)donne vie à des petits jouets très mignons en les mettant en lumière dans des scénographies tendres et ludiques. 
Propos recueillis par Oppida communication – Mars 2023©Tous droits réservés.

En quelques mots, parles-nous de ton parcours de créatrice ?

Après un bac littéraire et des études d’Art appliqués à Lyon, j’ai obtenu un BTS de design graphique. Illustratrice et graphiste de métier et j’ai travaillé pendant plusieurs années pour l’édition, à mon compte principalement.

Comment a démarré l’aventure Lolipom ?

J’ai toujours vécu entouré de petits objets, de figurines, de livres pour enfants. Dans notre maison, sur l’étagère de la cuisine, j’avais posé un tout petit chat blanc articulé, il était là depuis plusieurs mois, il me regardait faire la vaisselle. En 2020, lors du premier confinement, alors que je réalisais des photos de décoration, j’ai eu envie de lui offrir une nouvelle vie, de lui faire découvrir le reste de la maison et de nouveaux amis. L’histoire de Lune, publiée sur Instagram est née. Pendant plusieurs semaines, j’ai photographié Lune sous tous les angles, il m’a donné beaucoup d’inspiration. Quelques mois après, l’aventure Lolipom a commencé. J’allais me spécialiser dans la photographie… de jouets !

Y’a t’il beaucoup d’artistes spécialisés dans la photographie de jouets ?

C’est une catégorie vraiment à part. Il faut dénicher les «toy photographers» sur les réseaux sociaux, Instagram principalement, où il y a plusieurs communautés. De mon côté, j’aime suivre le compte de l’artiste photographe Mitchel Wu qui travaille en Californie. Il collabore depuis plusieurs années avec des grandes marques de jouets : Mattel, Hasbro, Disney… 

En quelques mots, quelle est ta démarche artistique ?

Je mets en scène des petits jouets (connus ou pas connus ça n’a pas d’importance) et je les photographie. L’idée, c’est de les faire (re)vivre au travers de petites scènes photographiques simples, tendres et drôles. Les jouets se promènent et font souvent des rencontres improbables, avec d’autres jouets, ou des objets du quotidien. En plus, quand on est un petit jouet, on peut se balader partout, tout parait très grand. En matière d’exploration, le champ des possibles est très vaste !

Qu’est-ce qui t’as donné envie de photographier des jouets ?

Un jouet, c’est universel. Petits, on joue tous avec des jouets. Une seule petite figurine peut avoir plusieurs vies. Pendant des années, elle peut passer de main en main, partager des rêves et des histoires d’enfants, voyager et se retrouver dans différentes familles, peut-être même dans différents pays. Un jouet, ça a toujours été un objet très sentimental pour moi.

Quels messages souhaites tu faire passer au travers de tes photographies ?

Au travers de mes photos, j’essaye toujours de faire passer une émotion, j’aime parler de valeurs simples et universelles : l’amour, l’amitié, l’entraide… J’aime évoquer aussi les problèmes de notre époque : la surconsommation, le tri sélectif, la protection des océans, de la planète. Les personnages de mes photos posent un regard contemplatif mais aussi interrogateur sur le monde. Certes, ils ont été fabriqués en série, ils sont en plastique, en résine, en bois, mais paradoxalement, ils semblent s’interroger sur la nécessité de l’accumulation… tous ces objets… tout le temps, partout. Le petit objet manufacturé devient le spectateur de son propre destin.

Sur tes photographies, tes personnages semblent souvent seuls ?

Oui, dans mes visuels, j’aime bien parler de solitude. Je suis moi-même assez solitaire. Dans les livres illustrés que je regardais petite, il y avait très peu de texte et les personnages étaient souvent très seuls. J’ai pu en conserver quelques-uns. Quand je les regarde, je suis très nostalgique. L’odeur du livre, les dessins, l’enfance, tout cela revient souvent en pleine figure. Quand on est adulte, replonger dans ses jouets ou ses livres d’enfant, c’est vraiment une émotion forte.

Où trouves-tu les objets et les figurines que tu utilises ?

Le plus souvent, ce sont des jouets que je trouve d’occasion, que l’on m’a donné ou que j’ai accumulé au fil des mois. Je pars aussi souvent en expédition dans la chambre de mes filles (il y a toujours des bricoles qui traînent !). J’essaye de trouver des personnages un peu atypiques, avec une posture particulière et des petites jambes (il faut qu’ils tiennent debout). Des personnages que je vais pouvoir photographier sous plusieurs angles. A partir du moment où une figurine a de petits yeux, il y a toujours du potentiel ! Il faut trouver son meilleur profil. J’adore aussi l’idée de récupérer un jouet qui a déjà bien vécu. Sous une autre forme, sa petite vie va continuer !

Comment organises-tu tes différentes scénographies ?

En fonction de mon inspiration du moment, de la lumière, des figurines que j’ai pu trouver. Pour mes fonds de photos, j’utilise principalement du tissu. J’aime aussi rajouter des éléments en papier (nuages blancs, étoiles…). Il ne faut pas beaucoup d’accessoires pour préparer une mini scénographie et la rendre parlante, mais c’est toujours un travail délicat.

Tu utilises aussi des emballages industriels pour tes photos ?

Au-delà de la marque, ce qui m’intéresse c’est le message d’accroche, souvent drôle sur l’emballage (comme la série «Envie de nuts» avec Scrat l’écureuil), j’aime aussi les couleurs, les volumes, la typographie que l’on trouve sur les boîtes en carton, les packaging. Je trouve ça beau et graphique. Récemment, j’ai réalisé une série de photos avec une multitude de pots de yaourt, ça m’a beaucoup plu. En matière de décor photo, je prône le recyclage !

Retouches-tu tes photographies ? Quel matériel utilises-tu ?

Très peu, je ne cherche pas à faire des photos parfaites, je veux déjà créer une émotion, une histoire. En post production, je nettoie les petits défauts, j’enlève les petites tâches. J’aime aussi beaucoup travailler en noir et blanc. J’utilise un Lumix compact ou même quelques fois mon téléphone portable. Je n’utilise pas de trépied, je préfère rester libre dans mes mouvements. Côté éclairage : 2 lampes de bureau et de la lumière naturelle, c’est tout !

Quel format privilégies-tu pour tes photographies ?

Le format carré. Lune a vécu son histoire au travers de petites vignettes, c’est vraiment le format Instagram qui m’a inspiré. Quand on a des petites histoires à raconter, le format «polaroïd» (comme une petite boîte!) s’adapte très bien. 

Sur tes photographies on retrouve souvent un minuscule mouton ? 

J’ai une tendresse particulière pour ce petit mouton (il sortait certainement d’un œuf surprise) je l’ai acheté 1 euro sur un site de seconde main. En chemin, le colis s’est perdu et puis il est reparti dans le Nord de la France, je croyais que c’était fichu mais au bout de quelques semaines il est enfin arrivé en Savoie. Un miracle ! Depuis il continue à voyager au travers des photos mais je le surveille de près ! il est si minuscule (3.6 cm de haut) et unique ! Souvent quand je pars quelques jours, je l’emmène avec moi…! 

Préfères-tu photographier des figurines «célèbres» ?
Pas particulièrement. Avec des personnages plus «anonymes», on peut créer des images plus inattendues et surprenantes. J’essaye de donner sa chance à chaque petit jouet qui m’inspire. Mais ça ne marche pas toujours, par exemple j’ai beaucoup de mal à photographier…les Trolls de Dreamworks… la couleur, les cheveux en l’air… ils sont atypiques pourtant ! Photographier des peluches, des doudous, c’est aussi assez compliqué.

Quelles sont tes influences visuelles, cinématographiques ?

Comme tous les enfants, j’adorais les dessins animés (Babar, Heidi, Il était une fois la vie, Les Schtroumpfs…), les cartoons (Tom et Jerry, la Panthère rose, Mickey Mouse…), J’ai toujours été fasciné par les grandes créatures au cinéma (Godzilla, les dents de la mer), mais aussi par les mini-mondes, comme celui de Minuscule, la vie privée des insectes. Les films d’animation (Wallace et Gromit, Monstres et Cie, Tous en scène, Toy story, le monde de Némo…). L’univers sombre de Tim Burton (Frankenwinee, mon film préféré) et les séries actuelles (The haunting house par exemple) m’inspirent aussi. Sans oublier tous les films des studios Ghibli (La tortue rouge, Arietty, Le château dans le ciel…).

Tes influences littéraires ?

Les Fables de la Fontaine, qu’on devait apprendre par cœur à l’école. Les contes que je lisais petite : Boucle d’Or et les trois ours, Michka, la petite poule rousse. Les albums pour enfants de D. de Pressensé : Emilie et Arthur, La maison des souris de K. Schaapman, Hulul de A. Lobel, Perlette, goutte d’eau de M. Colmont. Les belles illustrations de Chris Haughton (Un peu perdu). J’ai été très marqué par les histoires fabuleuses de Roald Dalh (James et la grosse pêche, Charlie et la Chocolaterie), par les aventures du petit Nicolas de Sempé et Goscinny, les contes de la rue Broca de P. Gripari. Adolescente, j’ai plongé dans l’univers de Stephen King, Joseph Kessel, Jack London ou Joseph Conrad.

Quels sont les artistes, les mouvements artistiques qui t’inspirent ?

Martha Cooper, une grande photojournaliste américaine, les artistes de Street Art (Arthur Bordalo, Ernest Pignon Ernest). L’univers minimaliste du Land Art. J’aime aussi les grands peintres naturalistes et classiques commeT. Géricault ou J. Siméon Chardin et le travail du photographe animalier Vincent Meunier.

Les personnages de cartoon et d’animation que tu affectionnes ?

Snoopy, je lisais tous les albums. J’adore son côté philosophe, tendre et pragmatique. Bob l’éponge, sa culotte en carton, ses gros yeux, son côté anguleux, jaune et très mignon et sa spatule à steaks. Totoro bien sûr, rondouillet et tout poilu. Panda Petit Panda du réalisateur Takahata. Ratatouille pour son courage, son énergie et sa créativité et Wall-E, incontestablement le robot le plus craquant de tout l’univers.

Quels sont les jouets qui ont marqué ton enfance ?

Les minuscules souris dans les boîtes d’allumettes. Le singe Kiki (avec son pouce biberon), que l’on pouvait habiller, l’arbre magique avec l’ascenseur intégré, les puzzles en bois avec le lapin Miffy, les maisons champignons des Schtroumpfs, Les petits poneys (j’en avais un bleu avec une crinière arc-en-ciel), les voitures Majorette, la poupée Charlotte aux fraises qui sentait la fraise, le téléphone Fisher Price, les animaux de la ferme, les personnages Lego de l’époque avec la minuscule tête jaune, et bien sûr les Playmobil (je rêvais d’avoir le bateau pirate!).

Ton idée de l’enfance ?

Petite, je mélangeais tous mes jouets entre eux et je créais des mondes très joyeux. Comme tous les enfants, en jouant, j’étais dans la spontanéité, le rêve, la légèreté, la diversité, les mélanges, c’était la liberté, une sacrée richesse. Redécouvrir les jouets quand on est adulte, c’est vraiment un joli cadeau.

Lolipom, c’est Toy story ?

Un peu, c’est un joyeux bazar en tout cas !

Ta philosophie ?

J’essaye de trouver des grandes choses dans les petites choses.

Quelle est ton actualité avec Lolipom ?

En 2022, j’ai eu la chance de participer à plusieurs salons d’artistes et de créateurs et j’ai pu présenter mes photos dans des galeries et des boutiques d’Art. J’ai été sollicité récemment par une collectivité pour réaliser un joli projet de communication. Je travaille aussi pour des particuliers, en réalisant des photos « sur mesure », avec les jouets de leur choix.
J’ai été sollicitée récemment par Aix Riviera des Alpes pour réaliser un joli projet de communication !

Tes souhaits ?

Tout en continuant mon travail de graphiste et de créatrice (je réalise des objets et des collages avec du papier (lesmobilesdepounette), j’aimerai continuer à faire découvrir la photographie de jouets en proposant le concept d’exposition « miniature », participer à un salon de photographies, illustrer des articles de presse et à terme, être reconnue comme photographe… de jouets !

Merci beaucoup Charlotte !

Merci d’être venue découvrir le monde tendre de Lolipom !

Propos recueillis par Oppida communication – Mars 2023©Tous droits réservés.

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